mardi 6 mars 2007

hier

Le soleil plombait.
Notre cerveau rafraîchit par un t-shirt mouillé,
noué autour de nos crânes,
tel un turban.
En dessous :
une humidité chaude,
de transpiration,
de combustion cérébrale.
De notre perchoir,
on en voyait en bas,
au loin,
des lumières-
signes de civilisation,
de villes, villages
d'habitants, de maisons,
de fontaines,
d'eau!
on avançait péniblement,
au travers un épais tapis de fougères,
qui en nous fouettant caressant continuellement les cuisses et les hanches,
au travers l'épais de nos pantalons et de nos pull noués autour des dites...hanches.
pour sûr ça nous grattait,
nous donnait chaud,
encore plus:
nous fatiguait.
puis lourdes étaient nos godasses remplies de sable...
chaud!
Et on avançait péniblement.
Soif!
On s'accusait parfois d'un regard,
réprimant l'autre de sa présence,
gardant toute fois la sagesse,
de dire que celle ci nous empêchait de toucher au goulot.
On enchaînait donc,
a tour de rôle,
par une petite phrase sympathique,
visant a se remotiver l'un l'autre,
et a oublier un peu.
Soif!
On s'arrêtait parfois,
ou dans un ralentissement,
s'accordait un cour instant,
pour se relâcher le temps,
de s'en rouler une!
Paradoxe car c'est la gorge d'autant plus sèche,
que nous reprenions un rythme plus ardu.
Atteindre cette route goudronnée fut un premier soulagement.
Lorsqu'elle fût protégée par cette forêt inattendue en fût un autre.
De l'ombre.
Une once de fraîcheur.
S'en était trop,
nos sens en déséquilibre,
nous entraînèrent a liquider,
ce que nous conservions fraîchement,
(le mot est vain)
depuis des heures,
plaqué contre nos corps brûlants,
une bouteille d'eau,
en verre!
Même pas un litre,
soixante quinze décilitres.
Un trésor!
Un accord passé nous entraînât a nous rincer les lèvres.
Ce fût trop bon.
Ce fût trop peu.
La bouche en réclamait,
puis la gorge,
puis le corps tout entier.
On rêvait de piscine,
d'ombrelle,
délicatement disposée,
dans un grand verre,
d'eau!
Tout simplement d'eau.
Mais ce fût l'esprit,
assoiffé,
déshydraté,
qui nous emmena a vider la bouteille,
entièrement,
vide!
Plus une gouttelette de goutte,
plus un fragment de nuance de vapeur,
rien!
Que du verre ultra sec,
et ultra inutile.
Sous la fraîcheur moins fraîche
qu'a l'instant précédent,
nous nous sentîmes bien,
puis désolé,
puis nous rigolâmes,
ensemble,
de se sentir ainsi coupable et honteux a la fois.
Notre rêverie laissa place a nos pas,
usés,
qui frottait le sol.
Encore!
Encore!
Encore!
ça descendait,
c'était bon signe,
tout était en bas!
Mais a combien encore?
Le poids de la bouteille vide nous rappelai au délire de l'eau.
Son absorption récente nous ouvrit les portes d'une nouvelle perception,
bien réelle,
tout aussi tortueuse,
beaucoup plus affligeante.
La faim!
Mais comme la fin doit suivre,
le bruit inattendu ,(bien sûr!)
d'une machine, d'un moteur,
se précipitait vers nous tranquillement.
Un bruit et plusieurs véhicules passèrent,
improbables,
mystérieux,
peuh...
Des voitures hautes gammes avec climatisation
et jus de fruit intégré.
La fatigue nous évita les question.
Ce fût finalement un motoculteur que nous entendîmes,
puis vîment enfin arrivé.
Pétardant ,pétant ,répétant.
Il se glissa jusqu'à nous,
comme dans un rêve.
L'échange multilangue avec son conducteur fût court,
déjà nous croulions sur la paillasse d'herbe fraîchement coupées
qui occupait la remorque.
Le visage trop fatigué se refusait a dessiner
le sourire que notre esprit arborait,
plein de reconnaissance.
D'autre mot encore!
Nous descendions lentement,
a peine deux fois plus vite que sur nos jambes,
mais que c'était bon!
Nous ne dormîment pas!
Peut être trop épuisés,
en tout cas trop concernés pour négliger
de regarder,
de dévorer,
cette route, ce chemin,
que nous aurions dut
parcourir a pied.
La descente dura certainement plus de deux heures.
Elle fût magnifique,
inoubliable!
Les mercis, les adieux....
Ensuite nous marchâmes encore,
vers une facilité apparente,
un confort compromis,
un ordre effrayant.
Notre ventre criai famine.
Aller nous paraissait moins agréable.
A chaque instant le volte face aurait pût être,
mais nous finîmes a manger du miel,
a la grande cuillère,
a tour de rôle.
Un pot de 500 grammes!

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